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En Israël : les réfugiés africains victimes de racisme, d’internement, de déportation

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Par Mesloub Khider.  Sur  http://www.les7duquebec.com

THE ARTICLE IN ENGLISH 6.08.2018 iSRAEL AND AFRICAIN (ENGLISH)

 

Avertissement :   Ce texte, je l’ai rédigé avant l’adoption de la loi fondamentale sur l’Etat-nation juif définissant le caractère juif de l’Etat sioniste. Il traite de la question de la politique xénophobe de l’Etat sioniste à l’encontre des Africains.  Le parlement d’Israël vient d’adopter le 19 juillet 2018 une loi fondamentale définissant le pays comme « l’Etat-nation du peuple juif » Cette loi controversée définit concrètement le caractère juif de l’Etat hébreu, aux dépens de la minorité arabe, institutionnalisant ainsi l’inégalité entre citoyens « israéliens ».  C’est l’instauration officielle d’un régime d’apartheid.


 

« Le racisme est un acte des gens qui manquent de souche ». Taher Mahamat

 

Le sionisme, putride idéologie née en pleine période du colonialisme et de l’impérialisme triomphants, perpétue encore de nos jours les mêmes préjugés et exactions racistes inhérents à la mentalité esclavagiste des siècles antérieurs. Depuis soixante dix ans, le sionisme (Israël est le nom juridique civilisé donné à une entreprise d’expropriation des Palestiniens de leurs terres, nom avalisé par la majorité des pays pour dissimuler la connotation colonialiste du terme sionisme)  colonise la Palestine au nom de la mythologique nation juive ensevelie dans l’antiquité et ressuscitée par la grâce divine sioniste. L’état sioniste, donc colonialiste, (par euphémisme désigné sous le nom d’Israël pour lui accorder une légitimité juridique internationale), non seulement a procédé par la force militaire à l’expulsion des autochtones palestiniens lors son offensive impérialiste lancée en 1948 (précédée par une occupation latente « immigrasioniste » amorcée au début du XXème siècle), mais il applique aussi une politique raciste à l’autre partie autochtone palestinienne maintenue prisonnière à l’intérieur des frontières érigées par l’Etat sioniste.   

De manière générale, s’il faut démontrer la nature consubstantiellement raciste du sionisme à l’œuvre depuis soixante dix  ans contre les palestiniens, la preuve est administré aujourd’hui par l’extension de la politique raciste exercée désormais à l’encontre des réfugiés africains. En effet, en Israël la chasse aux immigrés africains est ouverte. Ces dernières années, acculés par les guerres, et surtout par la misère et la faim, des dizaines de milliers d’Africains ont trouvé refuge en Israël.  Leur long périple a été souvent parsemé de violences infligées notamment par la police égyptienne. En effet, au cours de la traversée du Sinaï, certains ont subi des tortures par leurs passeurs, ces négriers des temps modernes. Certaines femmes ont même été victimes de viol.  

Selon les chiffres officiels du pouvoir colonial sioniste, le nombre de réfugiés installés en Israël s’élèverait à 60000 individus.

Force est de constater que, depuis leur établissement en Israël, ces réfugiés sont en butte à la ségrégation et à la terreur raciste.  Aujourd’hui, l’État sioniste, spécialiste des expulsions massives, élève ayant dépassé son maître nazi, s’apprête à mettre en œuvre un vaste plan de déportation de 40 000 Africains, dont 5 000 enfants nés en Israël. En effet, résolu à mettre à exécution son plan de déportation massif, l’Etat sioniste a déjà entamé son entreprise criminelle d’expulsion par l’internement de 3000 réfugiés africains dans des camps concentrés en plein désert du Néguev. Ces camps, de sinistre mémoire, sont entourés de barbelés.  Qui a dit que le sionisme n’est pas l’idéologie raciste de la triste époque colonialiste? Que le sionisme n’a pas été à la bonne école du nazisme. 

Internés dans des camps en plein désert, les réfugiés africains sont condamnés à deux alternatives tout aussi suicidaires l’une comme l’autre : consentir à leur emprisonnement à durée indéterminée, ou accepter leur expulsion dans leur pays d’origine meurtri par la guerre, accablé par la misère. On connaissait la sinistre expression : « la valise ou le cercueil ». Israël invente la mort ou le trépas. La mort à petit feu dans le camp d’internement. Ou le trépas accéléré dans le pays d’origine. 

Par ailleurs, les Africains réchappés à l’internement, parqués dans plusieurs villes israéliennes, subissent le racisme d’Etat et l’exploitation forcenée des patrons sionistes. En effet, sans papiers, dépourvus du permis de travail, les Africains sont contraints d’occuper des emplois de survie dans les secteurs informels de la restauration, du nettoyage, la garderie d’enfants, etc.  De surcroît, l’Etat d’Israël, pour décourager les Africains de s’installer définitivement, entretient un épouvantable climat d’insécurité et de terreur, notamment  par la persécution de toutes les personnes aidant les réfugiés. Ces personnes s’exposent non seulement à des persécutions de la part de leurs concitoyens israéliens, mais aussi à de fortes amendes et d’emprisonnement. Particulièrement les israéliens employant des Africains.   L’objectif de l’Etat sioniste est de dégrader dramatiquement les conditions de vie des réfugiés, déjà misérablement précaires, pour les acculer à quitter le pays.

 

De toute évidence, un véritable climat d’hystérie et de haine anti-africains s’est installé en Israël, entretenu par les politiciens sionistes. Le racisme s’exprime librement même au sommet des instances étatiques. 

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Certains officiels désignent les Africains sous le nom d’ «infiltrés». D’autres les traitent de criminels. Un député israélien a même employé le terme «cancer» pour qualifier la présence d’Africains en Israël. Le ministre de l’intérieur en 2012 s’est fondu d’un commentaire raciste en proclamant qu’Israël «appartient à l’homme blanc». De leur côté, les autorités religieuses juives n’épargnent pas également  leurs efforts spirituels pour attiser la haine contre les Africains. Ainsi, en 2010, des centaines  de rabbins ont publié une déclaration incitant les Juifs à refuser de vendre des maisons ou de louer des appartements aux travailleurs immigrés.

Ces incitations à la haine se traduisent souvent par des violences et des crimes racistes à l’encontre des migrants, et particulièrement de sa frange socialement fragile, les Africains.  C’est ainsi qu’en mai 2012 les habitants de couleur résidant dans les quartiers Sud de Tel-Aviv ont été victimes de ratonnades, de véritables pogroms perpétrés par des émeutiers racistes juifs déchaînées. Au cours de ces expéditions racistes, des magasins ont été pillés, des bombes incendiaires jetés dans une cour d’école.  

 

Aujourd’hui, partout en Occident régulièrement s’élèvent des protestations pour fustiger la politique anti-immigrés de Trump, pour accuser certains pays, notamment l’Algérie, de maltraiter les migrants. Paradoxalement, ces mêmes ONG, organisations « humanitaires » gauchistes ne dénoncent jamais la politique xénophobe d’Israël, ni les maltraitances violentes infligées aux populations immigrées établies en Israël.

Pourtant, ces dernières années tout un arsenal de lois anti-immigrés a été adopté par le gouvernement israélien. En outre, pour blinder ces mesures discriminatoires, un mur en acier a été érigé tout au long de la frontière avec l’Égypte pour stopper les flux de réfugiés. De surcroît,  le parlement a adopté en juin 2012 une loi permettant aux autorités israéliennes d’interner les réfugiés et leurs enfants indéfiniment. Cette loi raciste a suscité de vives protestations. En effet, des milliers de manifestants ont protesté contre le refus du gouvernement israélien d’accorder le statut de réfugié et contre l’internement des réfugiés. Certes, depuis 2013 des procédures de demande d’asile ont été adoptées. Mais seules onze demandeurs d’asile ont été régularisés. 

Au demeurant, les campagnes racistes n’épargnent pas les 150 000 Juifs éthiopiens établis en Israël dans les années 1980-90. En effet, quoique de nationalité israélienne, ces Afro-Juifs sont en butte à des discriminations en matière d’emploi, de logement, d’éducation, de transport. C’est les États-Unis de l’époque  noire du racisme institutionnel jusqu’aux années 1960. A l’instar des Afro-américains massivement discriminés, ces Falachas occupent les emplois précaires et mal rémunérés. Au reste, bien qu’ils ne constituent que 2% de la population israélienne, les jeunes falashas représentent plus de 30% des mineurs incarcérés. Autre similitude avec la société raciste étasunienne, les jeunes juifs d’origine éthiopienne sont  constamment victimes de délits de faciès et de violences policières. 

 

Plus scandaleux, en 2013, le gouvernement israélien a reconnu avoir injecté aux femmes éthiopiennes du Depo-Provera, un contraceptif puissant. Cela s’est traduit par une chute vertigineuse du taux de natalité dans cette communauté des Falachas. Hitler doit être fier de ses élèves. Les sionistes ont dépassé le maître en matière de politique eugéniste et exterminatrice.


De manière générale, depuis soixante dix ans, au mépris des valeurs humaines et du droit international, l’Etat sioniste applique une politique de spoliation, d’oppression, de déportation et d’assassinat contre les Palestiniens de nationalité israélienne ou non. Aujourd’hui, l’Etat sioniste fait subir aux immigrés africains la même politique raciste criminelle.  

Assurément, la politique raciste de l’Etat sioniste contre les Palestiniens et les immigrés africains  interpelle toutes les classes populaires, les masses exploitées.  Contre la colonisation de la Palestine et la politique discriminatoire criminelle visant  les immigrés, elles doivent riposter, par une alliance élargie réunissant les masses palestiniennes et immigrées, mais également les masses israéliennes.  Par la solidarité de classe des masses de toute race, religion et nationalité, la riposte doit être à la hauteur des attaques de l’Etat sioniste contre les immigrés et les Palestiniens. En effet, pour en finir avec le sionisme, Il est de la plus haute importance de replacer la question coloniale israélienne  au centre d’un combat international, par-delà les récupérations et dévoiements islamistes, et les  divisions religieuses et nationales.

Le combat doit s’inscrire dans une lutte plus large anticapitaliste et anti-impérialiste. Faute de quoi, dans soixante-dix ans la Question Palestinienne serait toujours d’actualité.

 

Mesloub Khider

 


PS : Le parlement d’Israël vient d’adopter le 19 juillet 2018 une loi fondamentale définissant le pays comme « l’Etat-nation du peuple juif » Cette loi controversée définit concrètement le caractère juif de l’Etat hébreu, aux dépens de la minorité arabe, institutionnalisant ainsi l’inégalité entre citoyens « israéliens ».  C’est l’instauration officielle d’un régime d’apartheid.

 


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